Nos objectifs :

 

Rassembler le maximum d'informations concernant la vie de cet équipage et le parcours de ses membres jusqu'à leur sacrifice suprême

 

Editer à titre personnel et familial l'histoire du radio Guy Bourreau

 

Réaliser une video à la mémoire de l'équipage

 

Eriger une stèle commémorative en Allemagne sur le lieu où leur avion est tombé


Nous souhaitons que notre travail d'enquête fini, après que leurs dossiers soient retournés au fond des archives de l'Armée de l'AIr, il subiste encore autre chose qu'une simple inscription anonyme de leurs noms et que leurs parcours soient plus emprunt d'humanité.


 

Nos Motivations :

65 ans se sont écoulés depuis la disparition de cet équipage...

 

Bien des personnes qui connurent ces hommes, soient comme "frères d'armes",  soient comme parents ou amis, sont disparues à leur tour.

 

Soyons clairs, en 2006-2008 on ne parle plus guère des hommes qui constituaient cet équipage.

 

Il reste des noms inscrits dans des rapports militaires, dans des livres, sur une tombe commune ou sur des caveaux familiaux.

 

Mais quelque part leur souvenir n'était pas vraiment mort...


Cependant il aura fallu pratiquement quatre ans de recherches patientes et tenaces  pour enfin mettre un visage sur chacun des membres de l'équipage...

 

 Jean Michel Gravaud, neveu  du radio de l'équipage, enfant avait toujours été intrigué par un portrait d'un aviateur chez sa grand mère paternelle, jusqu'à ce qu'il décide un jour d'en savoir un peu plus sur ce parent; son oncle.

Quant à moi, Jacques Gazel, mon père, dès mon enfance, m'avait toujours parlé de son ami de jeunesse, André Esquilat, mitrailleur arrière, disparu au dessus de Worms et dont on n'avait jamais retrouvé le corps. Passionné d'aviation, je n'avais jamais oublié cet homme dont mon père m'avait d'ailleurs confié quelques lettres qu'il lui avait écrites depuis l'Angleterre "avant de partir faire un petit tour en l'air " comme il notait en fin de l'une d'elles.

En juillet 2009, l'histoire s'accéléra.

L'un et l'autre, chacun de notre côté, en surfant sur Internet, nous découvrions l'excellent blog de celui qui est devenu notre ami :

Philippe Ducastelle

Site internet dédié aux Groupes Lourds et aussi de façon plus générique aux groupes de bombardiers français oeuvrant depuis l'Angleterre

http://halifax346et347.canalblog.com/

Nous découvrîmes la composition de l'équipage du Lt Joumas au complet.

J'étais persuadé, quant à moi, que c'était le Lieutenant Bayle qui était le commandant d'avion. Ce fait  avait altéré certaines de mes recherches antérieures...

En prenant contact avec Philippe, celui-ci, à la fois nous encouragea dans nos recherches personnelles et nous avertit de notre "Quête" commune...

Ayant pris contact l'un avec l'autre, nous avons pris la décision de faire équipe dans cette recherche car nous partagions globalement les mêmes valeurs dans les objectifs de  ce travail.

Ainsi nous nous sommes mis avec encore plus d'ardeur à quérir des documents sur l'équipage, et surtout, bien sur, LA PHOTO de l'EQUIPAGE.

Nous avons pu retrouver la familles du Lieutenant Joumas, et des documents venant des familles du sergent Martrou, du sergent Barde.

Guy Fruchard qui a écrit récemment un livre très complet sur l'histoire des Groupes Lourds "Les français dans le Bomber Command" lui aussi à la recherche de la photo de cet équipage nous a fourni de précieux renseignements et nous a inculqué avec patience , à considérer les faits avec  rigueur,et   précision   historique ...Ce ne fut pas toujours facile ni pour nous, ni pour lui...

Grâce à la collaboration des services du SGA nous prenons connaissance des dossiers individuels militaires des membres de l'équipage qui sont peu à peu exhumés des archives de l'armée de l'air et enfin, de documents des archives des groupes lourds qui ont trait à ces hommes.

Nous sommes également en contact avec les services de la R.A.F qui pourraient avoir dans leurs propres archives des écoles techniques anglaises, des documents sur chacun d'entre eux.

Les photos de l'équipage, celle prise dans les bureaux des Groupes Lourds et celle devant un Halifax restent à ce jour introuvables..

Aujourd'hui, une photo d'Esquilat, vient d'être trouvée.

Elle permet de mettre un dernier visage sur l'ensemble des noms de l'équipage

Ainsi il prend à nouveau une certaine forme de matérialité après sa disparition dans la nuit du 21 février 1945.

Quelques anciens qui les ont connus pourront mieux se souvenir d'eux.

Et nous, après la consultation des deux derniers dossiers de Bourreau et de Barde, la synthèse des parcours militaires,  l'édification de la stèle à Lôllbach, la réalisation du livre de Jean Michel, et ma vidéo finale, nous pourrions nous arrêter là en espérant qu'un jour la photo officielle de l'équipage revoit le jour par le jeu du hasard ou par une recherche fructueuse d'un des membres du réseau crée.

Nous nous sommes concertés une fois de plus Jean Michel et moi sur ce que nous souhaitions encore faire et dans quel sens.

Il est apparu une nouvelle fois qu'avec nos deux personnalités trés différentes, nos âges différents, nous souhaitions essayer d'aller plus loin encore.

Notre tandem, crée à distance, fonctionne à merveille.

Nous nous encourageons l'un l'autre lors de moments de doutes.

Nous partageons les mêmes buts , le même choix de moyens et les mêmes valeurs sur lesquelles fonder notre travail de mémoire comme je l'ai noté plus haut.

Ce qui nous distingue de l'approche de Guy Fruchart qui s'intéresse avec minutie et objectivité à l'ensemble de l'histoire des équipages des Groupes Lourds, c'est que nous souhaitons essayer d'avoir un aperçu de qui étaient « avant » ces jeunes hommes, quelles avaient été leurs jeunesses.

Ce ne sera pas facile car dans leurs villes ou villages leurs anciens compagnons deviennent peu nombreux.

Mon propre père, ami d'Esquilat est disparu entre le moment où j'ai commencé ce site et l'heure où je tape ces lignes...

Mais nous tenons à essayer de rendre un peu moins « froid » cet hommage qu'une simple énumération de faits, de lieux.

Je suis sans doute inspiré en cela par la préface de « Feu du ciel » de Pierre Clostermann:

« après avoir tout dépouillé,classé,fiché, rédigé, je me suis aperçu que de toute cette somme d'exploits individuels, de courage, de sacrifices souvent anonymes d'hommes de toutes races de toutes nationalités, il ne reste finalement plus qu'une masse de papiers, de cartes, de photos, de chiffres et de statistiques.......Et pourtant que d'histoires sublimes, que d'énergie découvre l'historien entre les colonnes de chiffres de l'effroyable comptabilité de la guerre aérienne... »

C'est peut être trop tard ? Nous le verrons bien.....

Je peux relire des notes déjà prises pour analyser cette « quête » un peu folle qui étonne beaucoup de personnes autours de nous.

Mon propre père s'en étonnait parfois, tout en encourageant ma persévérance et ma patience...

 

  Quels sont les sentiments que j'éprouve aujourd'hui ?

 

Être sur le point de terminer un long chemin qui m'a fait connaître le parcours militaire de cinq années  de l'homme  dont j'avais  souvent entendu le nom dans mon enfance, de cet homme dont je ne connaissais  que l'écriture, dont j'avais lu quelques pensées écrites d'une écriture fine, certainement sur la table du mess, ou de sa chambre avant de partir dans la nuit, entendre deux de ses compagnons d'armes évoquer quelques instants patagés avec lui.

C'est certainement  de l'admiration enfantine pour un héros aviateur disparu  en pleine nuit  et en plein ciel qui faisait  presque parti de  la famille.  Puis c'est le cheminement de quête historique à la fois objective et sentimentale au fil du temps avec la découverte de l'avion, du groupe, des hommes, du contexte  au fils des livres et revues.

  C'est également un  mélange de sentiments :

  "ILS"...sont  à fois la terriblement présents et terriblement inaccessibles...

J'ai  l'impression, pour citer le Petit Prince de Antoine de Saint Exupery,  de ne voir ou de ne retrouver que des enveloppes car l'essentiel est ailleurs...

Hommage aux anciens survivants, écoute de ce qu'ils ont vécu.

Je ressens à travers les sentiments qui naissent de ces contacts et de ceux que nous nouons avec d'autres que cet "essentiel" est bien là ......

et qu'en cela,  "ILS" sont toujours en quelque sorte un peu vivants et continuent d'influencer le présent et le futur.

Ces propos seront à peu près  ceux que le maire allemand de Löllbach prononcera en juillet 2013 en évoquant leurs mémoires sur les lieux où ils périrent. Pourtant nous ne nous étions pas entretenus sur ce sujet auparavant...

Voici le sens que je donne, à ce "travail" de mémoire et le message ou les questions et les ressentis  que j'aimerai aussi faire passer au travers de mon montage vidéo.

Amitié aussi qui s'est développée, à distance souvent, avec Guy Fruchart, Philippe Ducastelle, Camille Coquot  et tous les autres qui nous aident dans nos recherches, qui sont animés de la même passion de quête historique pour l'un et pour l'autre aussi de travail de mémoire. »