Mail de Raphaël Masson
Bonsoir Jacques
 
Joyeuses pâques
 
Félicitation pour cette question de "mémoire".
non seulement à toi, mais à tous ceux qui travaillent sur ces mêmes sujets.
  Pour la base du nord de l'Ecosse, nous prononcions soit  " lossi" soit "lossimâouss".
Evidemment nous ne sommes plus beaucoup à pouvoir le prononcer.
J'ai côtoyé le mitrailleur supérieur du v, de nombreuses fois, mais sans plus. Les autres membres de l'équipage étaient comme les
2 000 aviateurs de ELVINGTON.
          En l'air, en mission, on ne comptait plus les quadris et autres que nous avons vu exploser en l'air ou descendre en feu ou exploser au sol. Nous pensions par moment : A quand notre tour !
 
 Autres pensées. J'ai vu plusieurs fois, en revenant de mission vers le sud de la Belgique ou des Pays bas, de nuit, une boule de feu qui montait à la verticale et qui nous passait à droite sans pouvoir déterminer la distance ( 1 km ou 15 km) ?! et qui continuait à monter, en se mélangeant aux étoiles et ensuite virait dans la direction de Londres. on calculait le temps à environ 2 mn et nous apercevions l'explosion sur Londres.
  J'ai personnellement entendu et vu, un soir de visite à Londres au moment ou l'on était au restaurant, immédiatement après la sirène, où tous descendaient dans les abris et nous, mes copains et moi, restions dehors et avons entendu un bruit de "mobylette en l'air" et avons vu la V1 passer au dessus de notre tête et lorsque le bruit s'est arrêté à environ, peut être à 500 mètres, nous avons pensé que nous ne risquions rien, et effectivement le V1 à explosé comme  un tonner.
 Nous risquions notre vie tellement souvent que cela ne nous dérangeait pas.
 
A PART CA TOUT VA BIEN
 Amitié sincère à tous.
M.R.J.

courrier de Georges Duroux  de décembre 2009  ancien mitrailleur supèrieur
"Pothet et moi étant à Rufforth sommes venus à Elvington pour dire un petit bonjour à notre camarade Esquilat qui venait de faire ses deux premières missions et était très fier de ses 2 vols. Il attendait le troisième avec impatience mais il n'en revint pas. Un gentil camarade petit de taille mais courageux comme pas un. Cela nous a fait beaucoup de peine.Je prie pour lui et pour Martrou qui était notre ami à nous trois."

Note de Jacques Gazel

Georges Duroux commet dans ce texte une erreur, qu'on lui pardonnera facilement vu le temps qui s'est écoulé depuis les faits :

André Esquilat disparaîtra dans sa neuvième mission en février.

Témoignage du bombardier Ball du L for Love sur la mission de Worms

extrait du site Halifax346347.canalblog de notre ami Philippe Ducastel

 

dessus des lumières de marquages de l'objectif. Ils plongent

Ce soir du 21 février 1945, l'objectif est WORMS.7000m d'altitude, 2h30. de vol de jour au départ, puis, ensuite, 4h55. de vol de nuit.

Assez calme au départ, j'aide le navigateur (Cpt. VEAUVY) pour maintenir la précision de l'horaire et 5 minutes avant d'arriver sur l'objectif je passe à l'avant pour assurer le bombardement.

La météo au départ s'étant trompée (ce qui était rare) nous avions un vent dans le nez de 130km/h. Je voyais l'objectif avec l'impression d'arriver lentement. Nous étions la 2ième vague, c'est à dire que 40 avions bombardaient 2 minutes avant nous.

Je voyais dehors 3 projecteurs immobiles autour desquels des avions de chasse allemands attendaient

A l'arrivée de la première vague, les chasseurs étant au dessus voient les silhouettes des HALIFAX se dessiner au dessus des nuages

tout de suite, je compte 5 quadrimoteurs en flamme.

Je pense que lorsque nous arrivons, les chasseurs devaient reprendre leur place prés des projecteurs pour choisir un nouvel avion.

Nous passons,nous bombardons au milieu de la D.C.A. comme d'habitude et nous amorçons notre descente rapide en remettant le cap vers l'ouest.

J'était toujours à l'avant et je voie passer quelques mètres au dessous une rafale de balles traçantes et un quadrimoteur touché devant moi